LES POTINS VIBRATOIRES

Il était une fois trois arbres

 
 
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D’après le conte « Les trois arbres », conte traditionnel russe : 
 
 Sur une montagne, trois arbres rêvent. Le premier voudrait devenir un coffre 
renfermant un immense trésor, le second voudrait être un navire commandé par le plus grand 
roi de la terre et le dernier voudrait devenir si grand qu’il pourrait toucher le soleil. Un jour, 
trois bûcherons viennent couper les trois arbres… Ils ne se doutent pas des déceptions et des 
joies qu’ils vont connaître. 
Ce conte est proposé pour accompagner le cours de l’année qui va de Noël 
jusqu’à Pâques ; le premier arbre deviendra le berceau de Jésus et comprendra sa destinée… Il 
guidera notre de l’Avent. Ce qui arrivera au deuxième et au troisième arbres pourrait être lu 
dans l’année et avant le Carême, puisque le troisième arbre deviendra la croix. 
L’écriture poétique du texte et l’intensité du symbolisme sont au service de 
chaque ambiance pour trouver le chemin qui mène au printemps du cœur. 
 
 
Pour en savoir plus et disposer de visuels : 
 -- Valise de Noël : Trois arbres pour un Prince, version de M. Bazin, illustrations J. d’Abbadie (Ed. 
Tequi Coll. Les Petits Pâtres) 
 -- Les trois arbres, conte traditionnel illustré par T. Jonke (Centurion) 
 -- Les trois arbres « Voyage au long cœur » J. Humenry (Coll. Mille textes ) 
 -- Les trois arbres, d’après un conte russe E. Noyer (Symétrie) 
 
 
 
LES TROIS ARBRES 
 
De la version de Jean Humenry, Les trois arbres 
 «Voyage au long cœur » collection « Mille textes » 
 
 
 
« Il était une fois sur une montagne, trois petits arbres qui discutaient de ce 
qu’ils feraient quand ils seraient devenus grands. 
 
 Le premier petit arbre émerveillé par les étoiles et la lune disait : « Moi, quand 
je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en coffre à trésor et qu’on me remplisse d’or 
et de toutes les plus belles pierres précieuses du monde. » 
 
Le deuxième petit arbre qui aimait à regarder scintiller sous la lune les eaux claires de la 
rivière avant qu’elle ne se jette au loin dans les vagues d’écume de la mer disait : « …Je 
voudrais qu’on me transforme en un formidable trois-mâts… commandé par un vaillant 
capitaine… et affronter tous les océans du monde. » 
 
Le troisième petit arbre se plaisait à regarder les lumières des villages qui brillaient dans les 
yeux des enfants aux jours de fête : « Moi, quand je serai grand, je voudrais être encore plus 
grand que grand et tellement grand que chaque fois que l’on me regardera, on sera obligé de 
lever très haut les yeux et comme cela, on pensera à Dieu »… 
 
Le temps s’écoula longtemps au grand sablier de la montagne, au murmure des sources, au 
clapotis des ruisseaux. Les printemps succédèrent aux hivers, puis laissèrent la place aux étés. 
Les trois petits arbres avaient changé, pris de la force, de la stature, un tronc vigoureux, des 
branches et des branchages. Un matin d’automne, des voix résonnèrent sur le sentier. Les oiseaux firent 
silence… les arbres se mirent à trembler de toutes leurs feuilles… 
 
Trois bûcherons s’approchèrent des arbres. 
Le premier bûcheron regardant le premier arbre le déclara parfait et à grands coups de hache 
le fit tomber sur le sentier. 
Le deuxième bûcheron voyant le deuxième arbre le trouva vigoureux et à grands coups de 
hache le coucha sur le sol boueux. 
Le troisième bûcheron se chargea du troisième arbre et à grands coups de hache il le fit 
culbuter dans l’allée. 
 
Les trois arbres gisaient maintenant sur le flanc de la montagne. 
Chacun sous son écorce imaginait la suite de son destin. 
 
Le premier arbre allait enfin pourvoir vivre le rêve de sa vie. Il se retrouverait bientôt dans la 
bonne odeur de colle et de copeaux de bois de l’atelier du menuisier. Mais il ne savait pas 
encore que dans les commandes du jour ne figurait pas le moindre coffre à trésor… mais 
seulement des mangeoires pour les animaux… 
 
Après deux jours et deux nuits de voyage, le deuxième arbre allait enfin se retrouver sur les 
galets gris du chantier naval. Les cris aigus des mouettes lui tournaient déjà la tête. Il ne 
pouvait pas encore se douter de la mauvaise surprise qu l’attendait…Pas un seul armateur 
n’avait passé commande pour un trois-mâts…Seul un pêcheur avait passé commande pour 
une petite barque de pêche… 
 
Quand au troisième arbre qui n’était plus que désespoir, on le débita en poutres qu’on mit à 
sécher le long d’un mur chez un charpentier. 
 
Beaucoup de mois, beaucoup d’années passèrent sur les rêves détruits des trois arbres. 
Beaucoup d’insectes dans leur bois, beaucoup d’araignées, beaucoup de poussières, beaucoup 
de désespérance… Les arbres avaient fini par oublier leurs rêves. Ils avaient cicatrisé. Ils 
s’étaient installés dans les torpeurs de l’habitude. Ils n’attendaient plus rien… 
 
Le premier arbre, devenu mangeoire, ne sentait même plus la caresse des animaux tirant sur le 
foin…Quand une nuit d’hiver, la douce lumière d’une étoile se posa sur lui. Un jeune homme 
et une jeune femme vinrent s’abriter dans l’étable. Au milieu de la nuit, la jeune femme mit au 
monde un bébé que l’homme coucha dans la mangeoire. Ainsi le premier arbre comprit que 
son rêve se réalisait. 
 
Encore bien des coups de vent, des jours de pluie, des hivers glacés passèrent sur les rives du 
lac où le deuxième arbre devenu petite barque de pêcheur pourrissait lentement dans une 
mauvaise odeur de poisson… 
Lorsqu’un soir d’été, un groupe d’hommes voulut traverser le lac : ils embarquèrent et 
soudain, au milieu du lac, une tempête se leva comme on n’en avait jamais vu. L’homme qui 
semblait être le chef se leva dans la barque, tendit les bras et calma la tempête. Ainsi le 
second arbre comprit que son rêve se réalisait. 
 
Peu de temps après cet événement, la ville se mit à résonner d’une étrange rumeur : les gens 
étaient énervés, on entendait des cris, des bottes de soldats, ça sentait la violence, la 
vengeance, l’injustice… Des hommes vinrent tirer de son hangar et de sa torpeur le troisième 
arbre transformé en poutres… Ils mirent ses poutres en croix, et sur cette croix ils clouèrent le 
Fils de l’Homme. Le troisième arbre sut alors que son rêve se réalisait puisque désormais 
chaque fois qu’on le regarderait, on penserait à Dieu. 
 
 
 
Source: internet


10/12/2013
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