LES POTINS VIBRATOIRES

L'histoire du 1er mai fête de Saint Joseph

 

 

 

 

 

Saint Joseph est vraiment le modèle de tous ceux qui vivent du travail de leurs mains. Et “s’ils ont le droit de sortir de la pauvreté et d’acquérir une meilleure situation par des  moyens légitimes, la raison et la justice leur défendent de renverser l’ordre  établi par la Providence de Dieu. Bien plus, le recours à la force et les tentatives par voie de sédition et de violence sont des moyens insensés qui aggravent, la plupart du temps, les maux pour la suppression desquels on les entreprend....” .

 

Saint Joseph c'est aussi MAITRE SAINT GERMAIN

 

 

 

 

 

 

 

 

Du Moyen Age à la Révolution

 

Au Moyen Age, le 1er mai, avec le retour des beaux jours et la fin de la saison morte, était l’une des grandes dates de démarrage des contrats d’apprentissage pour de nombreuses corporations d’artisans.

 

Mais, pendant des siècles, ce n’était pas le travail que l’on mettait en avant ce jour-là ; on fêtait plutôt le muguet porte-bonheur (cette fête remonterait à 1560) ou les amoureux, le 1er mai étant, dans denombreuses régions de France jusqu’en 1914, le jour où les jeunes gens déclaraient leur flamme à leur belle avec des branches et des fleurs ornés de rubans.

 

Quand en 1793, Fabre d’Églantine, le père du calendrier révolutionnaire, fixe une fête du Travail, il ne choisit d’ailleurs pas l’équivalent du 1er mai mais le 1er pluviôse (en janvier).

 

Des émeutes aux Etats-Unis...

 

 Notre actuelle fête du Travail du 1er mai tire son origine de manifestations de 1886 outre-Atlantique.
Les syndicats américains faisaient en effet pression depuis quelques années sur les employeurs pour obtenir une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de manifester le 1er mai parce que ce jour-là marque le début de l’année comptable de la plupart des entreprises américaines et que de nombreux contrats retiennent aussi cette date comme terme.

 

À l’issue de la journée du 1er mai 1886, 200 000 travailleurs obtiennent la journée de huit heures. Ceux dont les patrons ont refusé entament alors une grève générale. Ils sont environ 340 000 sur
l’ensemble du territoire américain.

 

Le 3 mai, un défilé de travailleurs à Chicago dégénère : trois morts sont tués par les forces de l’ordre, une bombe tue des policiers et cinq syndicalistes sont pour cela condamnés à mort, malgré la minceur des preuves à leur encontre.

 

...puis en France

 

 Ces événements ont de telles répercussions dans le milieu syndical que la IIe Internationale, réunie
à l’été 1889, retient cette date du 1er mai comme journée de manifestations et d’actions en faveur de la journée de huit heures. Le 1er mai 1890 voit donc d’innombrables défilés dans la plupart des pays d’Europe.

 

L’année suivante, l’un d’entre eux tourne mal : à Fourmies, dans le département du Nord, la police tire et fait neuf morts parmi les manifestants. L’Internationale socialiste confirme alors sa position de 1889.
Pour l’appuyer, la Russie bolchévique fait en 1920 du 1er mai un jour chômé, fête légale des travailleurs.

 

Pour la petite histoire, les Etats-Unis sont l’un des rares pays du monde où la fête du Travail n’est pas le 1er mai, alors que tout est parti de chez eux, car une date (le 1er lundi de septembre) avait déjà été
fixée pour ce thème en 1885, légalisée en 1894.

 

Le 1er mai au XXème siècle

 

 Il y a donc, depuis 1890, des manifestants du 1er mai dans les rues des villes, mais ce jour-là
n’est pas cité pour autant comme fête du Travail.

 

Ce n’est qu’en 1919, exceptionnellement que le jour est chômé, car le Sénat fait passer la durée du travail à huit heures et accorde cette journée de congé pour fêter l’événement. Mais on continue à travailler les 1er mai des années suivantes.

 

Le 1er mai n’est enfin déclaré Fête du Travail et jour chômé qu’en 1941, sous le gouvernement de Vichy, à l’initiative du secrétaire d’État au Travail de Pétain, le socialiste et ancien dirigeant de la CGT René Belin.

À la Libération, le nouveau gouvernement annule de nombreuses décisions de Vichy, mais pas celle-là : le 1er mai reste férié, mais sans intitulé officiel, l’idée de travail ou de fête des travailleurs n’est reprise… que dans nos têtes mais pas dans les textes.

 

Enfin, en 1955, pour honorer le travail manuel, Pie XII place la fête de "saint Joseph artisan" (il était charpentier)… le1er mai.

 

Marie-Odile Mergnac



01/05/2012
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